De profundis morpionibus - Zenigata/pantoum GitHub Wiki
Ô ! muse prête-moi ta lyre,
Afin qu'en vers je puisse dire
Un des combats les plus fameux,
Qui s'est déroulé sous les cieux.
Refrain :
De profundis morpionibus.
Et secatis roupettibus,
Et excita verolabus.
Dans un vagin de forte taille
600 000 poux livraient bataille
À un nombre égal de morpions
Qui défendaient l'entrée du con.
Le choc fut épouvantable
On croyait que c'était le diable
Les femm's enceintes en accouchant
Chiaient d'la merde au lieu d'enfants.
La bataille fut gigantesque
Tous les morpions périrent ou presque
À l'exception des plus trapus
Qui s'accrochaient aux poils du cul.
Ils ont bouché presque la fente
Que les morpions morts ensanglantent
Et la vallée du cul au con
Était jonchée de morpions.
Le commandant d'une escouade
Voyant périr ses camarades
Cria : Morpions ! Nous sommes foutus
Piquons un' charge au trou du cul.
Un morpion de noble origine
Qui revenait de Palestine
Leva sa lance et s'écria :
Les morpions meurent et n'se rendent pas.
Pour reprendre l'avantage
Les morpions luttaient avec rage
Mais leurs efforts furent superflus
Les poux gardèrent le dessus.
Le général nouvel Enée
Sortant des rangs de son armée
À son rival beau chevalier
Proposa un combat singulier.
À ch'val sur un poil de roupette
Armé d'une longue lorgnette
Le capitaine des morpions
Examinait les positions.
Tout à coup un obus arrive
Qui lui fait perdre l'équilibre
Le capitaine est bien foutu
Il tombe au fond du trou du cul.
Bardé d'un triple rang de crasse
Transpercé malgré sa cuirasse
Le capitaine des morpions
Tomba sans vie au fond du con.
Un morpion motocycliste
Prenant la raie du cul pour une piste
Vint avertir l'état-major
Que le capitaine était mort.
Pour retirer leur capitaine
Tous les morpions firent la chaîne
Mais hélas vains furent les efforts
L'abîme ne rend pas ses morts.
Puis au plus fort de la bataille
Soudain frappé par la mitraille
Le maréchal des morpions
Tomba mort à l'entrée du con.
Un soir au bord de la ravine
Tout couvert de foutre et d'urine
On vit un fantôme tout nu
À cheval sur un poil du cul.
C'était l'ombre du capitaine
De chancres et d'asticots pleine
Qui faute d'inhumation
Puait le maroilles et l'arpion.
Devant ce spectre qui murmure
D'être privé de sépulture
Tous les morpions firent serment
De lui él'ver un monument.
En vain l'on chercha sa dépouille
Sur la pine et sur les deux couilles
On ne trouva qu'un bout de queue
Qu'un sabre avait coupé en deux.
La troupe aussitôt prend les armes
L'enterre en versant force larmes
Comme au convoi d'un cardinal
Ou bien d'un garde national.
Puis les plus jolies morpionnes
Portaient en pleurant des couronnes
De fleurs blanch's et de poils de cul
Qu'avait tant aimés le vaincu.
Son cheval même l'accompagne
Et quatre morpions d'Espagne
Un' larme à l'œil le crêpe au bras
Tenaient les quatre coins du drap.
Au bord du profond précipice
On rangea les morpions novices
Ils déferlèr'nt par escadrons
Tout en sonnant de leurs clairons.
Ils le suivirent au cimetière
S'assirent en rond sur leur derrière
La crotte au cul, la larme à l'œil
Tous les morpions étaient en deuil.
On lui él'va un cénotaphe
Où l'on grava cette épitaphe
« Ci-gît un morpion de valeur
Tombé sans vie au champ d'honneur. »
Et l'on en fit une relique
Que l'on mit dans un' basilique
Pour que les futurs bataillons
Sachent comment meurt un morpion.
Sur une couill' grosse et velue
L'on érigea une statue
À ce capitain' de morpions
Mort si brav'ment au fond d'un con.
Depuis ce jour on voit dans l'ombre
À la porte d'un caveau sombre
Les morpions de noir vêtus
Montant la garde au trou du cul.
Depuis ce temps dans la vallée
On entend des bruits de mêlée
Les morpions pour venger l'vaincu
S'cramponnent à tous les poils du cul.
Et parfois les soirs de brume
Quand sur la terr' se lèv' la lune
On voit les âmes des morpions
Voltiger sur les poils du con.
Auguste POULET-MALASSIS, Parnasse satyrique du XIXe siècle (1864)