01_Significations européenne - CUPUM/ecometropole_laurentienne GitHub Wiki
L’exploration européenne du Saint-Laurent telle qu’amorcée par Jacques-Cartier en 1534 oriente la trajectoire de son futur développement. C’est dans le cadre de ce premier voyage qu’il explore la baie des Chaleurs et le golfe du Saint-Laurent[^1]. C’est là qu’ont eu lieu les premiers contacts entre les nations autochtones et européennes avec la rencontre de Cartier avec les Iroquoïens à Gaspé. En 1535, le jour de la Saint-Laurent, Cartier attribua le nom de « baye sainct Laurens » à une anse située près de Havre Saint-Pierre. Samuel de Champlain étendit ce nom à l’ensemble du fleuve en 1613[^2]. Les rôles multiples du fleuve Saint-Laurent en font une figure mythique de l’imaginaire collectif et de l’identité du Québec. Son omniprésence dans l’histoire du Canada et du Québec se répercute de manière directe sur ses diverses représentations. Il fait partie intégrante du patrimoine québécois et sert de source d’inspiration à de nombreux artistes. On recense en effet de nombreuses représentations du fleuve Saint-Laurent dans la littérature et dans les œuvres artistiques[^3].
La période de la Nouvelle-France est caractérisée par une représentation poétique du Saint-Laurent. Il s’agit de l’un des premiers médiums d’expression permettant de traduire son rôle significatif. Tantôt négative, tantôt positive, cette forme de représentation illustre l’imposante empreinte que laisse le fleuve sur les colons. Cette expression littéraire demeure notable à travers le temps comme en témoignent plus tard des œuvres telles que « Mes Naufrages » (1951) de François Hertel et « Ode au Saint-Laurent » (1963) de Gatien Lapointe dont nous présentons ici un extrait :
- Québec rose et gris au milieu du fleuve
- Chaque route jette en toi un reflet du monde
- Et chaque paquebot un écho de la mer
- Tu tiens toute la mer dans ton bras recourbé
- Une figure naît sur ton double profil
- Une parole creuse son nid dans tes paumes
- Je me rappelle un soir avoir vu la lumière
- Ton coeur battait sur chaque front
- C'est le fleuve qui revient d'océan chaque soir
- Et c'est l'océan qui tremble dans chaque regard
- C'est ici le plus beau paysage du monde
Soulignons dans les dernières années la publication du livre de récits « Saint-Laurent mon amour » (2017) par Monique Durand et « Le Saint-Laurent D’Île en Île » (2019) par Philippe Teisceira-Lessard qui explorent cette signification culturelle qui vient à définir le fleuve à travers l’expérience humaine[^4].
Plusieurs artistes canadiens de renom ont dépeint le Saint-Laurent notamment Henry Sandham[^5], Marc-Aurèle Fortin[^6] et James Wilson Morrice[^7].
Figure 4 – Paysage le long du Saint-Laurent
Nous nous devons, de plus, de souligner les contributions du peintre d’origine néerlandaise, Cornelius Krieghoff, reconnu pour ses scènes hivernales. La collection « Hommage au Saint-Laurent » est l’un des projets d’importance relativement aux représentations artistiques du Saint-Laurent[^8]. Cette collection mettant en valeur la diversité des paysages résulte d’une collaboration entre cinq artistes peintres du Québec réunis sous le nom des « peintres du Saint-Laurent »[^9].
Figure 5 – Course de traîneau sur le fleuve Saint-Laurent
Les œuvres musicales font également partie des formes de représentations du Saint-Laurent. Mentionnons certaines compositions musicales telles que « Mon Saint-Laurent, si grand, si grand » (1957) de Lucille Dumont[^10], « Saint-Laurent » (1992) interprété par Robert Charlebois[^11] et plus récemment « Le Saint-Laurent » (2019) par Robert Dethier[^12].
[^1]: Eccles, 1969 [^2]: Ouellet, 1999 [^3]: Alan Klinkhoff Gallery, 2021 [^4]: Durand, 2017; Teisceira-Lessard, 2019 [^5]: Alan Klinkhoff Gallery, 2021 [^6]: Artnet Worldwide Corporation, 2021 [^7]: Morrice, 1885 [^8]: Quenneville et St-Aubin, 2020 [^9]: Alarie, 2020 [^10]: QIM, 2015 [^11]: Charlebois, 2020 [^12]: Dethier, 2019