01_Environnement naturel et paysagé du Saint Laurent - CUPUM/ecometropole_laurentienne GitHub Wiki

Le fleuve Saint-Laurent constitue l’un des systèmes hydrographiques les plus importants en Amérique du Nord. Il se situe au 17e rang mondial en termes de longueur et au 15e en matière de débit. Celui-ci a été formé il y a plus de 10 000 ans par le mouvement des glaciers et le retrait des mers de Goldwaith et de Champlain.[^1] D’une longueur de 1197 km et d’une superficie de 1,6 million km2[^2] et d’une superficie de 1,6 million km2[^3], il comprend trois secteurs hydromorphologiques distincts soit, le tronçon fluvial, l’estuaire et le golfe. Ces trois secteurs comportent des différences aux niveaux de leur salinité, leur profondeur ainsi que leurs marées[^4].

Tableau 1 – Composition du fleuve Saint-Laurent

Tronçon fluvial  Estuaire Golfe
Descriptif Débute à Kingston (Ontario) et se termine au Lac Saint-Pierre, près de Trois-Rivières (Québec) Se subdivise en trois secteurs : -estuaire fluvial -estuaire moyen -estuaire maritime Comprend la Côte-Nord et l’île d’Anticosti; et au sud, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madelaine
Largeur 1 à 5 km 40 à 60 km 300 km et +
Profondeur 2 à 20 m 300 m et +  500 m
Eau  Douce  Saumâtre  Salée

Figure 2 – Cartographie des sections du Saint-Laurent Figure 2 – Cartographie des sections du Saint-Laurent

Le Saint-Laurent constitue un écosystème reconnu pour la richesse de sa faune et de sa flore. La biodiversité du milieu fluvial constitue un atout majeur. On estime à 27 000 le nombre d’espèces animales et végétales vivant dans le Saint-Laurent. Le Saint-Laurent comprend diverses zones d’intérêt particulier, notamment ses quatre zones Ramsar, c’est-à-dire des zones humides d’importance. Il est également question du lac Saint-Pierre qui est une réserve de la biosphère reconnue par l’UNESCO et du Parc de Miguasha, un site du Patrimoine mondial de l’UNESCO. On dénombre finalement plus 600 îles dont plus de 500 font partie des aires protégées du Québec[^5].

Les préoccupations environnementales font parties des principaux intérêts et champs d’action des différents groupes et organismes environnementaux ainsi que des autorités gouvernementales. On observe un intérêt grandissant depuis 1978, avec l’adoption par le gouvernement du Québec, du programme d’assainissement des eaux visant l’amélioration de la qualité de l’eau du fleuve et la réduction des impacts des activités agricoles et industrielles[^6]. Cette intervention législative fait suite à l’atteinte d’un seuil critique de pollution des eaux au cours des années 1970. Les principales sources de pollution identifiée par la communauté scientifique sont les usines, les déversements des municipalités riveraines ainsi que le secteur agricole. Le maintien de la qualité de l’eau demeure prioritaire notamment en raison des divers usages sociétaux du fleuve. Nous pouvons les résumer ainsi : l’approvisionnement en eau potable, le rejet des eaux usées, la pêche commerciale et sportive, les activités de tourisme et de récréation, la navigation commerciale, la production d’électricité et finalement la faune ailée[^7].

Certains des principaux enjeux environnementaux d’intérêts qui affectent le Saint-Laurent à l’heure actuelle ont été présentés dans le cadre de la plus récente édition des Rendez-vous du Saint-Laurent, un forum de concertation annuel réunissant divers experts dans le cadre du programme de suivi de l’état du Saint-Laurent. Ceux-ci font état d’une prolifération des espèces envahissantes[^8], le déclin de la population du béluga[^9] ainsi la pollution diffuse de divers contaminants, notamment le phosphore qui risque d’accélérer la détérioration de la qualité des eaux et des habitats[^10]. Les experts font également mention des enjeux liés à l’acidification du Saint-Laurent ainsi qu’à la présence grandissante de microplastiques[^11]. Les répercussions liées à la présence des divers contaminants toxiques dans le fleuve sont des enjeux à long terme sur lesquels se concentrent de nombreux experts depuis plusieurs décennies. Cet enjeu est d’autant plus significatif en raison de ses répercussions économiques, notamment une hausse des coûts liés au traitement de l’eau[^12].

L’impact des changements climatiques demeure une préoccupation constante du fait de ses effets directs et indirects sur l’écosystème du fleuve. Les changements climatiques sont également susceptibles de se répercuter sur le débit de l’eau, entrainant ainsi une détérioration de la qualité de l’eau. On constate donc, sans surprise, sa présence croissante dans les enjeux structurants identifiés par les instances gouvernementales.

[^1]: Gouvernement du Québec, 2013 [^2]: Marsh, 2015 [^3]: Gouvernement du Canada et Gouvernement du Québec, 2021 [^4]: Ouellet, 1999 [^5]: Gouvernement du Canada et Gouvernement du Québec, 2021 [^6]: Ministre des Approvisionnements et Services Canada, 1993 [^7]: Giguère, 1978 [^8]: Morissette, 2021; Pouliot, 2021 [^9]: Lesage, 2021 [^10]: Kadri, 2021 [^11]: Galbraith, 2021; Starr, 2021; Mélé, 2021 [^12]: Laliberté, 2021; Paquin, 2021