atelier_vg_carnet_voyages_2024_ukraine - AIREL46/SCAO GitHub Wiki

À la rencontre des Ukrainiens le 03 février 2024

Cette rencontre avec les Ukrainiens fait suite à un déjeuner organisé par la Paroisse le 26 novembre 2023 à Saint-Molf. Avec Marie, nous avions rencontré Natalya et son fils Dmitri agé de 13 ans (doué sur le plan artistique). Avec l'aide de Soizic L'évêque, Marie et Gwenola, j'ai organisé un déjeuner. Au dernier moment Natalya et Dmitri n'étaient plus disponibles et ont été remplacé par Lyuba, Ira et Anatoly.

De la gauche vers la droite : Marie, Gwenola, Régis, Ira, Lyuba De la gauche vers la droite : Marie, Gwenola, Régis, Ira, Lyuba

Soizic s'est occupée d'aller les chercher à Pen Bron. Nous les accueillons chaleureusement, les embrassons. Ils nous ont amené un plateau de gâteaux de leur confection, l'un d'entre eux est représenté sur la photo ci-dessous :

gâteau de leur confection gâteau de leur confection

Le problème linguistique se pose immédiatement. Ils ne parlent pas l'anglais et sont en cours d'apprentissage du français. Ils prononcent quelques mots usuels mais insuffisants pour mener une conversation. Le smartphone vient à la rescousse, Google translate s'avère indispensable. Marie et Ira réussissent à le faire fonctionner en mode vocale, moi avec quelques difficultés, j'y parviens en mode texte. Voila, trois smartphones sont opérationnels et nous commençons nos échanges sous la forme question-réponse. Avez-vous des enfants ? Quels ages ont-ils ?, etc. Anatoly a perdu sa première épouse, sa nouvelle compagne vit avec sa fille en Australie et il n'a pas eu la possibilité de les rejoindre là-bas. Épisode dramatique : Lyuba a perdu son mari et son fils durant la guerre et son deuxième garçon est au front. Là nous sommes au cœur de la guerre, jusqu'à présent, je ne la comprenais que par des images et des articles du journal, maintenant, je suis devant une réalité, Lyuba, en face de moi à cette table vient de perdre son mari et son fils et de plus, elle a son deuxième garçon au front, quoi de plus douloureux ? Ira, nous parle de sa fille et de ses deux petits-enfants, ils habitent Nantes et parlent tous les trois le français.

Ecoutez l'interview d'Anatoly - Podcast Empreintes de liberté 3

Lyuba, Ira et Anatoly ne se connaissaient pas avant leur arrivée à Pen Bron. Le gouvernement français leur verse à chacun 200 € par mois. Ils y sont hébergés dans ce qui fut le seul hôtel de Pen Bron (43 chambres et 4 suites) qui aujourd'hui est désaffecté et utilisé temporairement à l'usage du groupe d'Ukrainiens dont ils font partie. Comme nous le savons déjà ce site est merveilleux de beauté mais ne semble pas correspondre pleinement à leurs besoins. Ils sont surtout géographiquement très isolés tandis que la plupart ne disposent pas de voitures. L'endroit n'est pas desservi par les transports en commun et La Turballe, la commune la plus proche, se trouve à cinq kilomètres environ. Ils ont des vélos mais ce mode de transport ne peut répondre qu'à des besoins restreints.

Peu après la déclaration de guerre entre la Russie et l'Ukraine, des associations se sont activées pour répondre aux besoins des Ukrainiens et en particulier de leur hébergement. Des articles ont été publiés dans Ouest-France pour exprimer ces besoins de logement. Des appels au bénévolat auprès de la population ont été émis en vue de mettre à disposition des chambres, maisons ou appartements. J'ai répondu positivement à l'un de ces appels et je me suis retrouvé en communication avec l'association solidarité Estuaire en la personne de madame Schneider. J'ai décrit le logement que je souhaitais mettre à disposition. Par la suite, un seul contact téléphonique a été établi par solidarité Estuaire pour régler quelques questions administratives et depuis silence radio. Récemment, sachant que j'allais rencontrer ce groupe d'Ukrainiens, j'ai établi deux contacts téléphoniques, le premier avant la rencontre durant lequel il n’a pas été possible de dialoguer avec madame Robert en responsabilité de ce dossier. En l’absence d’un accord, durant la rencontre, je me suis abstenu d’en parler aux Ukrainiens. À l'issue de la rencontre, j’ai appelé madame Robert pour renouveler mon offre d'hébergement ainsi que mon souhait que cette prestation soit encadrée par son association. Elle m'a répondu, qu'en l'état actuel des choses, elle ne pouvait pas se prononcer et qu'elle me contactera sous quinzaine. Environ un mois plus tard, Madame Robert m'a contacté et laissé un message téléphonique. La teneur de ce message signifiait que le gouvernement ne leur accordait plus l'allocation financière nécessaire à la gestion des locations des logements confiés aux Ukrainiens.