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Auvers-sur-Oise
26 décembre 2023
Arrivée à Auvers-sur-Oise chez Michel Jabot
Arnaud me dépose à la gare de Versailles-Chantier où j'emprunte les transports en commun pour rejoindre Auvers-sur-Oise.
Logo du parc régional du Vexin français - Source : Wikipédia
Le parc naturel régional (depuis 1995) du Vexin français est constitué d'un plateau calcaire dont l'altitude varie entre 100 et 140 mètres. Sa capitale historique est Pontoise. Sa vocation est essentiellement agricole et touristique. La carte topographique ci-dessous en dessine en rouge le contour. Les sites touristiques sont principalement : La Roche Guyon, Pontoise et Auvers-sur-Oise notre destination.
Carte_topographique_du_Vexin_français - Source : Wikipédia
Depuis la première partie du XIXe siècle, l'avénement du chemin de fer et de la peinture en tubes, beaucoup de peintres ont été attirés par cette région.
Source : Wikipédia - Carte de la commune d'Auvers-sur-Oise
Auvers-sur-Oise est situé à environ 30 kilomètres au nord-ouest de Paris sur la rive droite de l'Oise entre Pontoise et Valmondois. La commune s'étire le long de la rivière sur environ huit kilomètres. Elle doit sa renommée internationale aux peintres paysagistes et surtout impressionnistes, Charles-François Daubigny, Paul Cézanne, Camille Corot, Camille Pissarro et Vincent van Gogh qui sont venus puiser ici leur inspiration.
Au 67 de la rue Daubigny, je suis accueilli par Michel Jabot à qui j'ai réservé un studio pour 3 nuits sur la plateforme Airbnb. Durant la visite des lieux, il me parle de l'historique du studio. A l'origine, il s'agissait d'une porte cochère qui a ensuite été transformée en lieu d'habitation sur deux étages reliés par un étroit escalier en colimaçon. La cerise sur la gâteau est que cet endroit a été peint par Vincent sur un tableau intitulé "Rue d'Auvers".
Légérement plus prés de l'endroit où Vincent a posé son chevalet, J'ai pris une photo, la voici :
Crédit photo : Régis Leruste - Photo du studio
Le chemin des peintres
Le chemin des peintres est un itinéraire historique et culturel qui met en regard le patrimoine paysager d'Auvers et les oeuvres des plus grands peintres du XIXe siècle. (Office de tourisme d'Auvers-sur-Oise). C'est un circuit pédestre (ou cycliste) au long duquel les tableaux de Vincent ainsi que d'autres artistes sont matérialisés. Le visiteur est invité à suivre le chemin en s'aidant du plan mis à disposition par l'office de tourisme. La ville d'Arles utilise le même principe touristique. Voici ci-dessous un scan partiel du plan d'Auvers-sur-Oise sur lequel le chemin est représenté en rouge :
Source : Office de tourisme - Scan partiel du chemin des peintres
Les tableaux sont reproduits sur des plaques émaillées qui sont maintenus sur des supports métalliques. Ils sont implantés à l'endroit précis (à l'exception de ceux des secteurs) où l'artiste a posé son chevalet pour réaliser l'oeuvre. En voici un exemple :
Les deux illustrations ci-dessus, d'une part le plan sur lequel les tableaux sont symbolisés par un petit chevalet numéroté et d'autre part l'exemple de l'un de ces tableaux correspondant au chevalet numéro cinq "Champ de blé aux corbeaux". Le plan touristique sur lequel l'entièreté du chemin des peintres est représenté est accessible sur le site de office de tourisme ainsi que par le lien plan touristique. Pour pendre connaissance de l'ensemble des ressources touristiques d'Auvers-sur-Oise, plusieurs jours sont nécessaires et une semaine ne me paraît pas surdimensionnée. Il faut l'organiser en suivant ce chemin des peintres que l'on peut subdiviser en plusieurs parties :
- Le centre du village : la mairie [1], l'escalier [2], le secteur centre-ville [3], l'auberge Ravoux, le manoir des Colombières (musée Daubigny), le parc où se trouve la statue de Van Gogh du sculpteur Ossip Zadkine et l'office de tourisme.
- "La petite boucle" qui démarre à l'intersection de la rue Daubigny avec la Sente de Montier, elle emprunte la rue Daubigny jusqu'à l'escalier qui mêne à l'église, puis l'avenue du cimentière et à nouveau la Sente du Montier pour boucler la boucle. Elle désert : la maison-atelier de Daubigny, la maison rose, la porte crénelée du XVIIème siècle, les racines de Vincent Van Gogh, l'office de tourisme, l'église Notre-Dame de l'assomption peinte par Vincent [4], le cimetière ainsi que l'emplacement où vincent a peint "Champ de blé aux corbeaux" [5].
- Le secteur gare
- Cordeville.
- Les bords de l'Oise.
- Chaponval
En suivant la numérotation des chevalets :
Le chevalet numéro 1 - "La mairie d'Auvers" :
Le chevalet numéro 2 - L'escalier d'Auvers :
Le chevalet numéro 3 - Secteur "centre ville"
C'est autour de la mairie peinte par Vincent Van Gogh en juillet 1890 que l'on trouve le "coeur" du village, cher aux peintres depuis le XIXe siècle. Ici se situe l'auberge Ravoux qui accueillit Van Gogh lors de son séjour à Auvers et où il mourut le 29 juillet 1890.
A quelques mètres de la mairie, rue de la Sansonne, se trouve le manoir des Colombières qui abrite le musée Daubigny (office de tourisme d'Auvers). Les tableaux de ce secteur sont :
- La mairie de Vincent.
- L’escalier d’Auvers de Vincent.
- Rue de la Sanssonne de Léonide Bourges
- Le jardin de Daubigny avec chat de Vincent
Le chevalet numéro 4 - Secteur "Eglise-Cimetière"
Église Notre-Dame-de-l'Assomption à Auvers-sur-Oise - Source Wikipédia
Au XIe siècle, Louis VI le gros (1081-1137) possède un manoir à Auvers où il séjourne pour chasser. Son fils Philippe, le prince héritier, y meure en 1131, à 14 ans, des suites d'une chute de cheval. On érige alors une église pour son repos : la future église d'Auvers. (office du tourisme d'Auvers). Du manoir dont il est question, il n'en reste que des ruines La municipalité espérait obtenir le classement des vestiges. En effet, la ville a déposé en 2018 une demande de classement de ce site unique qu'on appelle « le manoir ». Mais une visite de la Drac (direction régionale des affaires culturelles) a mis un terme aux espoirs de la municipalité.
L'église est classée Monument Historique en 1915, elle constitue avec le Manoir Royal un seul et même site historique patrimonial que de très grands peintres du XIXe siècle ont fréquenté : Daubigny, Bourges, Bernard, Pearce, Bastard, Boggio, Wickerden... L'escalier d'accès montant depuis la rue Daubigny vers le portail occidental de l'église date de 1615 et il est également classé monument historique.
Escalier d'accès à l'église vers son portail occidental - Source : Wikipédia
Vincent séjournera en 1890 à Auvers où il peindra plus de 80 toiles parmi lesquelles les plus importantes de son oeuvre. Son ultime voyage s'achévera au cimetière d'Auvers où il repose aujourd'hui à côté de son frère Théo, sous un tapis de lierre qui les unit à jamais.(office de tourisme d'Auvers).
Le chevalet numéro 5 - "Le champ de blé aux corbeaux" :
Le chevalet numéro 6 - Secteur "Bords de l'Oise" qui comporte plusieurs tableaux :
L'Oise prend sa source en Belgique à Chimay. Vers 1850-1860 les artistes sortent de leurs ateliers. Ils pratiquent davantage et plus aisément la peinture sur motif grâce aux couleurs en tubes. Aussi les jeux de lumière à la surface de l'eau présente un intérêt technique particulier et innovant. Charles-François Daubigny s'installe à Auvers dès 1861 et fait construire le "Botin", le premier bateau atelier de l'histoire qui lui permet de peindre depuis l'Oise elle-même. A son instar, Van Gogh, Boggio, Bastard, Pissaro et Le Douanier Rousseau seront sensibles aux charmes du fleuve. (Source : Office de tourisme d'Auvers)
Charles-François Daubigny (1817-1878)- Bateau atelier (le botin) (1867-1872) - Paris, Musée d'Orsay
Le chevalet numéro 7 - "La vigne" :
Le chevalet numéro 8 - "Secteur Gare" :
Le chevalet numéro 9 - "Le jardin de Daubigny" :
Le chevalet numéro 10 - "Secteur Les Vallées" :
Extrait de la brochure "Le chemin des peintres" éditée par l'office de tourisme d'Auvers-sur-Oise
Emile Boggio (1857-1920) - La maison Daubigny - Collection particulière
Léonide Bourges (1838-1909) - L'atelier de Daubigny - Collection privée)
La maison-atelier - Atelier - Source : http://atelier-daubigny.com/laMaison.htm
Le chevalet numéro 11 - "Autoportrait" :
Le chevalet numéro 12 - "Secteur La Plaine" :
Vincent Van Gogh (1853-1890) - Champs de blé sous l'orage (1890) - Source : Wikipédia
Le chevalet numéro 13 - "Portrait du Dr Gachet" :
Le chevalet numéro 14 - "Secteur Chaponval Les Rémys" :
Camille Corot (1796-1875) - Rue du village à Auvers - Source : https://www.flickr.com
Vincen Van Gogh (1853-1890) - Les chaumes du Gré à Chaponval (1890) - Kunsthaus Zürich, Suisse
Paul Van Ryssel/Docteur Gachet (1828-1909) - Auvers, la maison du docteur Gachet
Paul Cézanne - La maison du pendu
Patrimone Chaponval Les Rémys
Le Castel Val (1903-1904) - Architecte : Hector Guimard
Le chevalet numéro 15 - "Maisons à Auvers" :
Le chevalet numéro 16 - "La maison du pendu" :
Source : Wikipédia - Paul Cézanne (1839-1906) - La maison du pendu (1873) - Paris, Musée d'Orsay
Le chevalet numéro 17 - "Maison d'Auvers - Les chaumes du Gré à Chaponval" :
Le chevalet numéro 18 - "Secteur Valhermeil" :
Camille Pissaro (1830-1903) - Paysage au valhermeil - Musée d'Orsay - Source : valhermeil.fr
Paul Cézanne (1839-1906) - La route tournante au Valhermeil (vers 1881) -
Patrimoine Valhermeil
Le chevalet numéro 19 - "La ferme en été" :
Le chevalet numéro 20 - "Bords d'Oise à Chaponval" - Henri Rousseau dit le douanier :
27 décembre 2023
Café de la Paix
J'y prend un café, l'endroit baigne dans la crasse, anciennement il y avait la très belle affiche du film Lust for life mais elle a été supprimée. On y diffuse de la musique Reggae, je suis le seul client, le personel est peu aimable. De la fenêtre j'aperçois l'église Notre Dame que Vincent a peinte, c'est le seul lien avec lui.
Visite de l'exposition "Van Gogh les derniers voyages"
C'est au château d'Auvers-sur-Oise que se déroule l'exposition "Van Gogh les derniers voyages". Je profite de l'occasion pour éclaircir un sujet qui me tiens à cœur. Je souhaite établir un lien entre Vincent et le peintre Gabriel Guay (1848-1923). Il était le frère de mon arrière-grand-père maternelle Jules-Louis Guay. Mon arbre généalogique ascendant le situe parmi ma famille :
Source : Geneanet - Arbre généalogique de Régis Leruste - lien Geneanet
De lui, j'ai recueilli quelques tableaux lors des successions de ma mère et de l'une de mes tantes dont j’étais le filleul. Cet artiste était un peintre d'histoire et de genre adepte de l'art académique. D'après des renseignements familiaux, il a vendu ses œuvres dans toute l'Europe ce qui lui a permis de mener une vie confortable. Il était marié à Virginie Lequien (vraisemblablement la fille de Justin Lequien, voir ci-dessous) qui lui a donné une fille, Margueritte qui est décédée jeune entre vingt et trente ans et qui n'a pas eu de descendance. Il habitait La chapelle, commune qui a été rattaché à Paris en 1859. Son frère Jules-Louis Guay, mon arrière-grand-père, habitait Saint-Leu-la-Forêt aujourd'hui dans le département du Val-d'Oise situé en Vallée de Montmorency au nord-ouest de Paris. Il exploitait une champignionière en carrière souterraine sur la commune de Taverny voisine de Saint-Leu-la-Forêt. De lui que je n'ai pas connu, il me reste un souvenir familial qui m'a été raconté. Il avait l'habitude de faire la sieste au sein de la champignionière dans un climat frais et humide. Son épouse, Noémie, au courant de ce fait, lui avait formellement déconseillé car elle craignait que ce climat défavorable aurait pû lui être mortel durant son sommeil ! Il semblerait que Saint-Leu-la-Forêt fut une place importante pour la famille Guay. Gabriel et sa famille y ont séjourné. Il ne semble pas impossible qu'il y ait acquis une résidence secondaire. Chose certaine est qu'il y est mort en 1923 au 45 rue de Montignon selon son acte de décès.
Gabriel Guay était l'élève de Jean-Léon Gérôme (1824-1904) et de Justin Lequien (1796-1881) père. Concernant son maître Jean-Léon Gérôme, dès 1862, ses toiles connaissent une large diffusion, notamment due au fait qu'il collabore avec Adolphe Goupil (1806-1893), un éditeur et marchand d'art renommé. Il épouse d'ailleurs sa fille, Marie Goupil, le 17 janvier 1863. Sur l'un des panneaux de l'exposition, j'ai noté : Théo dirige la succursale de Goupil et Cie. Son rôle est d'assurer la vente de reproductions consensuelles et la promotion d'artistes académiques comme Jean-Léon Gérôme, un ennemi juré de l'impressionnisme. De Gérôme, le tableau Suites d'un bal masqué était accroché, en voici une photo :
Théo Van Gogh (1857-1891) entre le 01/01/1873 chez Goupil et Cie en sa succursale de Bruxelles, au long de sa carrière, il sera muté à La Haye puis à Paris. Il a gravi les échelons du poste d'employé à celui de directeur. Il semble plus que probable que Jean-Léon Gérôme l’ait rencontré. En résumé, deux peintres académiques (Jean-Léon Gérôme et Gabriel Guay) contemporains de Vincent, frère de Théo Van Gogh, marchand d'art. En regard de ces deux peintres, le courant académique s'oppose à celui de Vincent, personnel, réaliste, influencé pour sa période parisienne par les impressionnistes. Théo, lui pour satisfaire le mercantilisme de son emploi est légitimement ouvert à tous les courants, académique, puisque d'actualité à cette époque, mais également impressionniste. En conclusion, ces deux peintres contemporains qui réussissent à vendre correctement leur production, s'opposent à Vincent, qui a vendu un seul tableau de toute sa carrière et a vécu dans la misère aux crochets de son frère Théo. Mais il se comporta en créateur en imposant un nouveau style et en laissant une œuvre abondante d'une qualité surprenante et d'une originalité singulière. Ce lien que j'ai tenté d'établir entre Vincent et Gabriel Guay est finalement plutôt mince. Les seuls faits marquants sont qu'ils ont été contemporains et peintres. Gabriel Guay a peut-être vendu certains de ses tableaux par le biais de la succursale parisienne de la maison Goupil, cette hypothèse semble possible aussi bien que sa rencontre avec Théo. Un autre fait est que la proximité (une quinzaine de kilomêtres) de Saint-Leu-la-Forêt par rapport à Auvers-sur-Oise l'a certainement incité à découvrir ce village de peintre en vogue à cette époque.
Café le Balto
Source : https://fr.restaurantguru.com/Balto-Auvers-sur-Oise Café Le Balto
Je suis accueilli par un Van Gogh déguisé en père Noël dessiné à même la vitrine du café. L'endroit est beaucoup plus décontracté qu'au café de la Paix. Le personnel est attentif. Un groupe d'Arabes discute en dégustant de la bière. Au bar un client assis sur un tabouret se régale d'une assiette de frites. La Française des jeux est reine, en particulier les jeux à gratter ainsi qu'un terminal qui affiche les résultats de courses de chevaux. En écrivant sur mon notebook, je bois une bière. Je retiens l'endroit pour mes prochains séjours à Auvers-sur-Oise, en particulier pour y manger le midi.