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Drenthe du 13/12 au 19/12/2023

Source : wikipédia - Carte des douze provinces des Pays-Bas

Source : wikipédia - Carte des douze provinces des Pays-Bas

Ce voyage aux Pays-Bas est motivé par l'exposition "Travelling with Vincent" à Assen qui relate la courte période que Vincent a passé dans la province de la Drenthe de septembre à novembre 1883. Cette exposition fête le 140ème anniversaire de l'arrivée de Vincent dans cette province. Assen est situé au nord/est d'Amsterdam, à environ 200 km, accessible en train Inter-cités qui met environ deux heures au départ de l'aéroport de Schiphol. Cette période est précédée par celle de La Haye durant laquelle il a coexisté avec Sien, et suivie par un retour chez ses parents installés à Nuenem. Le périple de Vincent dans la province de la Drenthe est retracé à partir du Grand Atlas de Van Gogh de Nienke Denekamp & René Van Blerk.

Source : Google map - Carte partielle de la province de la Drenthe aux Pays-Bas

Source : Google map - Carte partielle de la province de la Drenthe aux Pays-Bas

Hoogeveen

En septembre 1883, après un long voyage en train depuis La Haye, Vincent arrive à Hoogeveen vers neuf heures du soir. Il fait déjà une nuit d'encre. Il prend une chambre chez un employé de chemin de fer, Albertus Hartsuiker. Installé dans la salle commune, il écrit une lettre à Théo. Une femme épluche des pommes de terre. La scène lui rappelle son Brabant natal. Vincent piaffe d'impatience à l'idée de voir les tourbières. Le lendemain matin, il se lève à la première heure. "Le village, ou la ville, consiste principalement en une longue rangée de maisons longeant le port, écrit-il à Théo. Beaucoup de maisons neuves et quelques anciennes qui sont plus belles".

Sur la Lande

Après quelques jours de pérégrination, Vincent veut annoncer à Théo qu'il a trouvé une mine d'or : "Tout est beau ici, ou qu'on aille". Les masures des paysans sont recouvertes de gazon et des barges chargées de tourbe sont tirées par des hommes, des femmes, des enfants et des chevaux. Sur la lande, il voit "des bergeries et des bergers plus beaux qu'en Brabant". Il remarque aussi des ruches et de nombreux endroits. La nature, les gens qui travaillent dur, la simplicité : tout cela contribue à nourrir la conviction de Vincent qu'il se trouve au cœur de la "vraie vie". Il en donne un bel exemple dans l'une de ses lettres à Théo : "tandis que je peignais dans une de ces chaumières, deux brebis et une chèvre sont venues brouter sur le toit de la maison. La chèvre a grimpé au faîte et regardé dans la cheminée. Entendant du bruit, la femme s'est précitée dehors et a lancé son balai vers la chèvre qui a sauté en bas comme un chamois".

Comme dans le Borinage, Vincent voit aussi les côtés négatifs de cette vie simple. Les habitants de la Drenthe ne sont pas en très bonne santé. Certains ont déjà l'air "fanés" alors qu'ils sont encore dans la fleur de l'age. Vincent se demande si ce n'est pas dû à une eau potable polluée. Malgré cela, les villageois ont quelque chose de noble dans leur allure et méritent d'être pris pour modèles. A la grande joie de Vincent, les hommes portent encore des pantalons courts, "ce qui fait ressortir la forme de la jambe, rend les mouvements plus expressifs". Il y a aussi des déconvenues. Par exemple, on ne trouve pas de peinture à l'huile à Hoogeveen. Vinvent doit s'en faire envoyer, ce qui est très coûteux. il n'est pas non plus facile se dénicher des modèles. "Au début, j'ai eu ici dans la bruyère quelques contrariétés avec des modèles", ecrit-il à Théo. "On se moquait de ce que je faisais, on se payait ma tête". il sent aussi qu'on se méfie de lui "comme du premier colporteur venu". Il doit payer sa chambre d'avance. Il ne parvient pas à faire des études de figures car les modèles refusent de collaborer, alors que Vincent les paie pourtant correctement. Le temps est mauvais et la chambre n'est pas un endroit idéal pour travailler car la lumière est médiocre et l'espace restreint. Vincent écrit à Théo qu'il doit de toute urgence reprendre la route. Il veut aller jusqu'aux villages réunis de Niew-Amsterdam/Veenoord pour y chercher un meilleur endroit où vivre et travailler.

Nieuw-Amsterdam/Veenoord

Au début du mois d'octobre, Vincent monte à bord d'un coche d'eau ou "Snikke" qui le mène, via un canal de Hoogeveen à Nieuw-Amsterdam. Long d'une trentaine de kilomètres, le trajet est pourtant "interminable" car l'embarcation est tirée par un seul cheval ou même des hommes. A bord, Vincent dessine plusieurs de ses compagnons de voyage et apprécie particulièrement la beauté de la lande, qu'il compare à d'autres vues peintes par des paysagistes célèbres qu'il admire, comme le Néerlandais Jan van Goyen ou le Français Charles-François Daubigny._

A Nieuw-Amsterdam, il trouve une chambre chez un certain Hendrik Scholte. Après quelques jour sur place, sa décision est prise : c'est là qu'il veut s’installer. Il retrouve autour de lui ce qu'il aime : "La paix règne ici" écrit-il à Théo. "Je crois que j'ai trouvé mon petit pays, tu sais". Pourtant, Vincent retourne de temps à autre à Hoogeveen, pour percevoir les mandats postaux que lui envoie son frère Théo, car il n'y a ni banque, ni bureau de poste à Nieuw-Amsterdam/Veennoord.

Intérieur d'un coche d'eau néerlandais appelé « trekschuit » (1760)

Source Wikimédia - Intérieur d'un coche d'eau néerlandais appelé « trekschuit » (1760)

Aujourd'hui, La Maison de Van Gogh Drenthe située à Nieuw-Amsterdam/Veenoord est le seul bâtiment accessible au public des Pays-Bas où Vincent Van Gogh a vécu et travaillé. Malheureusement, compte-tenu de la liaison compliquée (3 bus successifs) à partir d'Assen, je ne l'ai pas visitée.

Zweeloo

Durant son séjour à Nieuw-Amsterdam, un jour où son logeur doit se rendre au marché d'Assen, Vincent décide de faire un bout de chemin en sa compagnie. Il veut découvrir le village de Zweeloo, à vingt kilomètres de là. Le peintre allemand Max Liebermann y a peint des lavandières dans un verger. Vincent veut voir cet endroit qui a inspiré le peintre, et peut-être l'artiste lui-même, car le bruit court qu'il est revenu dans la région. Les deux hommes partent au milieu de la nuit. Vincent arrive à Zweeloo à six heures du matin. Il apprend que Liebermann ne s'y trouve qu'en été, mais il trouve le petit verger en question et en fait un croquis. De Zweeloo, il a écrit deux lettres à Théo (31 octobre et 1 novembre) ce qui prouve qu’il a dû y séjourner quelques jours.

Puis, il parcourt à pied les vingt kilomètres qui le sépare de Nieuw-Amsterdam, en sens inverse. En chemin, il voit des landes, des champs de blés, des fermes, des paysans, des bergers et leurs troupeaux, des ouvriers, des tombereaux à purin... Tout lui parait également beau. À son retour, il envoie une lettre à Théo où il décrit avec exaltation "cette terre à l'infini" et "ce ciel illimité" de la Drenthe. "Les chevaux, les gens y semblent aussi petits que des puces".

Source Wikimédia - Max Liebermann (1847-1935) - La blanchisserie peinte à Zweeloo (1882/1883) fait partie des nouvelles acquisitions des musées ouest-allemands à l'après-guerre, son acquéreur étant le Wallraf-Richartz-Museum à Cologne.

Source Wikimédia - Max Liebermann (1847-1935) - La blanchisserie peinte à Zweeloo (1882/1883) fait partie des nouvelles acquisitions des musées ouest-allemands à l'après-guerre, son acquéreur étant le Wallraf-Richartz-Museum à Cologne.

Retour à la maison

Même s'il fait bon vivre devant l'âtre chez Scholte, Vincent commence à se sentir seul. Parfois Sien et les enfants lui manquent. Pour occuper sa solitude, il projette d'aller rendre visite à son ami Anthon van Rappard sur l'île de Terschelling mais il s'avère que son ami est rentré chez lui depuis longtemps.

Vincent tente alors de persuader Théo, qui a des soucis professionnels à Paris, de devenir peintre lui aussi et de le rejoindre dans la Drenthe. Théo aurait bien besoin d’un air vivifiant, car sa santé n'est pas au mieux, mais il ne veut absolument pas suivre cette voie. Il refuse de rejoindre son frère.

Au début du mois de novembre, le temps tourne à la pluie et au froid. Vincent ne peut plus peindre en plein air. Il tombe malade. À son sentiment de solitude s'ajoute une grande anxiété. Il se sent "absolument coupé du monde extérieur", comme il l'écrit à Théo. Il faut qu'il quitte la Drenthe. "Mon voyage a commencé par une promenade de plus de six heures - le plus souvent à travers la bruyère - en direction de Hoogeveen", explique-t-il à Théo. "c'était une après-midi de tempête, sous la pluie et la neige". À Hoogeveen, il prend un train pour Utrecht, où il attrape une correspondance vers le Brabant. Vincent retourne chez ses parents, qui ont entre-temps emménagé à Nuenem.

Les quatre tableaux les plus connus de cette période sont :

  • Deux femmes dans la lande :

Source Wikimédia - Vincent van Gogh (1853-1890) - Deux femmes dans la lande - Octobre 1883 - Amsterdam Van Gogh Museum

Source Wikimédia - Vincent van Gogh (1853-1890) - Deux femmes dans la lande - Octobre 1883 - Amsterdam Van Gogh Museum

  • Bateau tourbière avec deux personnages :

Bateau tourbière avec deux personnages Source : Wikimédia - Vincent van Gogh (1853-1890) - Bateau tourbière avec deux personnages - Octobre 1883 - Musée régional de Drenthe, Assen

  • Paysan brûlant des mauvaises herbes :

Vincent van Gogh (1853-1890) - Paysan brûlant les mauvaises herbes - Octobre 1883 - Musée régional de Drenthe, Assen

Source : Wikimédia - Vincent van Gogh (1853-1890) - Paysan brûlant les mauvaises herbes - Octobre 1883 - Musée régional de Drenthe, Assen

  • Draw-bridge in Nieuw-Amsterdam :

Source : Wikiart.org - Vincent van Gogh (1853-1890) - Drawbridge in Nieuw-Amsterdam - Octobre 1883 - Groninger Museum, Groningen, Netherlands

Source : Wikiart.org - Vincent van Gogh (1853-1890) - Draw-bridge in Nieuw-Amsterdam - Octobre 1883 - Groninger Museum, Groningen, Netherlands

Mercredi 13 décembre 2023

Marie me dépose à l'aéroport de Nantes où je prends un vol à destination de Schiphol, aéroport d'Amsterdam. De là, la liaison ferroviaire est immédiate et je me retrouve à bord d'un train inter-cités à destination d'Assen. De la fenêtre du train, j'aperçois une campagne désertique entrecoupée de canaux. Quelques éoliennes rappellent que nous sommes au 21ème siècle. La terre regorge d'eau. Les canaux sont à leur plus haut niveau. Les couleurs sont variables : du vert, du jaune, du brun. Par-ci, par-là, quelques animaux, des moutons en particulier, s'alimentent avec ce que la végétation leur donne. Tantôt des terres inondées embellissent le paysage. Le train a du retard, la correspondance à Zwolle prévoit 2 minutes pour effectuer le changement, dans les faits, 45 secondes suffiront car les quais sont en vis-à-vis. Le paysage reste inchangé, nous pénétrons dans la province de la Drenthe et la nuit commence à tomber. Assen est proche, les éclairages s'allument.

Voyager permet de se vider la tête pour laisser la place à des idées neuves. En me projetant vers l'été prochain, je pense à un voyage en vélo.

Vélo

Circuits Vélo Vincent Van Gogh

Dans un premier temps, je vais prospecter chez un loueur de vélos pour voir quel modèle me conviendrait. L'aspect important est le transport des bagages. En premier mon respirateur, le linge peut-être réduit à l'indispensable et les affaires de toilette aussi. Il faut de je change de smartphone, le mien est complètement obsolète. La fonction essentielle est le GPS indispensable pour se déplacer, localiser les chambres d'hôtes et les musées. En outre, il y a l'obtention de la carte d'embarquement pour le vol du retour.

A mon arrivée, je prends possession de ma chambre Airbnb, chez Jolan, à l'adresse suivante : Hooibeemd 31, 9403 Assen. Jolan parle l'Anglais mais son vocabulaire est restreint et notre relation se limitera au strict nécessaire.

jeudi 14 décembre 2023

Je me retrouve au centre commercial le plus proche avec l'intention d'y boire un café avant d'y faire mes courses. Après prospection, je ne trouve pas de bar. je m'oriente vers le super-marché Jumbo qui est équipé d'une mini-cafétéria gratuite et en self-service. Rien de luxueux, mais l'endroit est très adéquat pour s'y préparer un thé. Je rejoins ensuite le centre historique en bus pour visiter l'exposition "Travelling with Vincent". Je la reverrai une seconde fois dimanche prochain. Puis je me trouve un bar-restaurant pour y déjeuner. La serveuse est sympathique et souriante. Je lui demande la carte en langue anglaise. Et bien non, je me contente de celle en néerlandais. Je n'y comprends pas grand-chose. Je devine certains mots, Kroket en particulier, je me décide pour çà, sans regrets, c'est correct et nourrissant, avec une bière pression, cela fait l'affaire. La vie est douce et calme aux Pays-Bas, les automobilistes sont peu nombreux et respectueux des limites de vitesse et des passages-piétons. Dans le quartier historique, ils y sont interdits. Les piétons et les cyclistes coexistent. En dégustant mes croquettes, je profite de l’animation. Les vitrines qui font face au bar-restaurant sont décorées de peintures d’artistes locaux qui se sont exprimés librement par rapport à l’œuvre de Vincent. Sur leur bicyclette, quelques jolies jeunes-femmes élégamment vêtues participent à cette animation. A moins d'avoir un véhicule personnel, la maison Van Gogh de Nieuw-Amsterdam est inaccessible, il faudra attendre le voyage en vélo qui pourrait se faire à la prochaine saison estivale.

Vendredi 15 décembre 2023

Hier, en arrivant à la gare d'Assen, je suis allé au bureau de renseignements des bus. J'ai été accueilli par une jeune-femme brune, gentille et agréable. Je lui ai expliqué que je venais à Assen pour une semaine et que je souhaitais obtenir un forfait pour cette période. Elle a sorti un bloc de papier et une calculette. Elle a noté tous les détails correspondants aux trajets que je souhaitais effectuer. Elle a ensuite chiffré le coût et en final m'a annoncé le prix global incluant celui de la carte. Je lui ai donné mon accord. Le tout s'est concrétisé par le téléchargement du montant exact calculé sur une carte au format carte de crédit. En la quittant, elle m'a souhaité un bon séjour à Assen. je me suis dit que c'était quand même mieux qu'un automate.

Carte de bus

Carte de bus

En contraste avec ce que je viens de décrire, aujourd'hui mon bus a quatre minutes de retard. Pour essayer de compenser ce retard, le chauffeur bat des records de vitesse. Je préviens tardivement de mon intention de descendre au prochain arrêt. Il continue son périple sans tenir compte de ma demande. Et je me retrouve à la gare plutôt qu'en centre-ville. Une idée me vient : acheter mon billet pour mon voyage à Amsterdam de lundi prochain. Je souhaite m'adresser à un guichet, il n'y en a pas. Je suis relayé sur l'automate. Je concrétise mon achat mais manque de chance la validité du billet est exclusive à ce jour. Je me renseigne pour effectuer un échange. Rien n'est possible, sinon contacter un numéro de téléphone écrit en caractères de très petites tailles au dos du billet, sans compter que tout est écrit en néerlandais. Pour me donner un temps de réflexion, je rejoins le quartier historique pour prendre des photos des peintres amateurs inspirés par Vincent. Il est midi, un aller-retour avec Amsterdam est encore possible.

Crédit photo 1 : Régis leruste - Peinture réalisée sur une vitrine de magasin par un artiste régional

Crédit photo 1 : Régis leruste - Peinture réalisée sur une vitrine de magasin par un artiste régional

Je me décide pour cette solution. A Amsterdam, près du Van Gogh Museum, je retrouve un café que j'aime bien, il s'appelle BLUSHING. La salle est agréable et bien décorée. La langue parlée est majoritairement l'anglais, ce qui contraste avec Assen. J'ai mangé correctement et je suis ensuite allé voir les magasins, d'habillement pour homme, assez chics dans ce quartier. Ce petit voyage éclair m'a permis la préparation de mon voyage de lundi prochain, en particulier pour l'achat des tickets de tramway.

Ticket de train Aller/Retour à la date indiquée (Dagretour)

Ticket de train Aller/Retour à la date indiquée (Dagretour)

Ticket de train Aller à la date indiquée (Enkeie reis)

Ticket de train Aller à la date indiquée (Enkeie reis)

Samedi 16 décembre 2023

Je commence la journée au supermarché Jumbo. Je profite de la gratuité de la cafétéria. La prestation est simple : café et thé ainsi que sucre et lait en poudre. En buvant ma tasse de thé, je m'imprègne de l'ambiance de l'endroit. Les gens font leurs courses de Noël, l'ambiance est sereine, l'endroit est vaste et évite ainsi toute bousculade. Je suis à côté du rayon sapins de Noël, un client emmène un mini-sapin ainsi que quelques décorations. En bus, je rejoins ensuite le centre historique. Aux abords du Grand Café, l'accueil est chaleureux, un verre de Glühwein (vin chaud) m'est offert. C'est alcoolisé mais rien de tel pour vous mettre dans l'ambiance ! Mon objectif est de visiter ce centre historique tout en complétant ma collection de photos de peintures sur vitrines. Celles qui sont peintes par des artistes locaux inspirés par Vincent. Je déambule à leurs recherches et je photographie celles qui me semblent les plus pertinentes. Je me procure un plan de la ville pour localiser les édifices remarquables. Après quelques recherches, je finis par trouver le très beau parc du GouverneurStuin (ajouter photo), quoique, un peu triste en cette période hivernale.

Crédit photo : Régis Leruste - Assen - Parc du Gouverneur Stuin

Crédit photo : Régis Leruste - Assen - Parc du Gouverneur Stuin

j'ai repéré un Steak-House qui promet la dégustation d'un filet américain. C'est le nom donné en Belgique au steak tartare ainsi que dans les villes françaises frontalières. Ici aux Pays-Bas, ce nom n'a pas été traduit et se prononce à la française : filet américain. Je pénètre dans le restaurant et j'y suis accueilli par le patron. Manque de chance le filet américain n'est servi qu'à partir de 17 heures. A la vue de ma déception, le patron file en cuisine pour tenter une dérogation avec le chef. Impossible, jamais avant 17 heures. En final, il me propose une escalope aux champignons que j'accepte. C'est mon premier vrai repas depuis mon arrivée. Cette réflexion me rappelle celle de François Truffaut. Quand il allait au cinéma, il vérifiait d'abord l'horaire du film, ensuite, boire et manger, lui étaient tout a fait secondaire et seulement si compatible avec le timing. En voyage, c'est un peu la même chose : priorité aux visites des expositions, la bouffe peut toujours attendre !

Crédit photo 2 : Régis leruste - Peinture réalisée sur une vitrine de magasin par un artiste régional

Crédit photo 2 : Régis leruste - Peinture réalisée sur une vitrine de magasin par un artiste régional

Crédit photo 3 : Régis leruste - Peinture réalisée sur une vitrine de magasin par un artiste régional

Crédit photo 3 : Régis leruste - Peinture réalisée sur une vitrine de magasin par un artiste régional

Dimanche 17 décembre 2023

Je vais voir pour la deuxième fois l'exposition "Travelling with Vincent". Les autres peintres qui y sont représentés sont : Charles-François Daubigny, Jean-François Millet, Anton Mauve et Jules Dupré. La salle d'exposition est coupée en deux par un wagon de chemin de fer. Dans ce wagon le public pénètre, des banquettes vous invitent à vous y asseoir. A votre gauche, de la fenêtre du train vous observez un spectacle immersif réalisé à partir des œuvres de Vincent, de paysages de la Drenthe, de locomotives à vapeur, de rails de chemin de fer, de gares ; le tout accompagné d'une bande sonore de qualité. Ce spectacle vous imprègne et vous fait revivre les voyages de Vincent et vous rappelle qu'il était avant tout un grand voyageur dont le besoin de découvertes était perpétuel. A votre droite, les lettres de Vincent à Théo sont affichées. Correspondant à cette période de 87 jours de l'année 1883, ces lettres se succèdent :

  • au mois de septembre, écrites à Hoogeveen, les 11/12, 14, 16, 21, 24, 26 et 28.
  • au mois d'octobre, écrites à Niew-Amsterdam, les 03, 07, 12/13, 15, 16, 22, 26, 28.
  • au mois d'octobre, écrite à Zweeloo, le 31.
  • au mois de novembre, écrite à Zweeloo, le 01.
  • au mois de novembre, écrites à Niew-Amsterdam, les 05, 08, 11, 12/13 et 26.
  • au mois de décembre, écrite à Niew-Amsterdam, le 07.

Le spectacle immersif est projeté en boucle. Quand vous avez traversé le wagon de chemin de fer, une sortie sur votre droite vous permet de pénétrer dans la deuxième partie de la salle qui est subdivisée en 5 salons. Chaque salon se distingue par une couleur correspondant à un thème :

  • Gris légèrement violet pour Sol & Air (Grond & Lucht).
  • Ocre Clair & foncé (Licht & Donker).
  • Gris soutenu pour Homme (Mens).
  • Vert pour Maison (Huis).
  • Rouge pour Tourbe & gazon (Veen & Turf). Couleur par thème des cinq salons

Couleur par thème des cinq salons

Sur les murs latéraux de chacun, des 5 salons, sont accrochés les œuvres des artistes contemporains de Vincent, tandis que sur le mur facial sont accrochés ses œuvres.

A l'issue de l'exposition, je décide d'aller déjeuner au Grand Café car le Glühwein m'a laissé une bonne impression. Le Glühwein me rappelle le souvenir de ma première cuite, j'avais treize ans, en Allemagne, avec mes parents, Chantal et Bernard au camping de Bad Liebenzell. Le flirt de Chantal, un Allemand, surnommé "Toto la brosse", avait organisé une soirée pas triste arrosée de Glühwein de sa préparation. J'en avais bu avec excès et le résultat fut conséquent !...

Nous sommes dimanche, la salle de restaurant est bondée, je choisis la seule table restée disponible, c'est une table surélevée, une sorte de perchoir d'où je domine toute la salle. Avec le serveur, j'ai d'abord négocié une carte en anglais, que j'ai obtenu, je me suis arrêté sur la ligne steak, je lui ai parlé de l'américain, après un moment de réflexion, il m'a dit filet américain, je lui ai dit oui, il m'a dit non, c'est encore raté et je me suis rabattu sur le steak classique.

Lundi 18 décembre 2023

Après le trajet en train à destination d'Amsterdam-Zuid, je prends le tramway pour rejoindre le Museumplein. j'ai un peu de temps devant moi avant de visiter l'exposition "Along the Seine (Les bords de Seine)" et je décide d'aller au Blushing. Assis confortablement, je mène une réflexion sur la communication verbale et la pratique des langues étrangères. Pour le Néerlandais, je me limite à quelques mots indispensables. En particulier, ceux utilisés par les transports publics : station (la gare), spoor (le quai), Alsjeblieft (SVP), Dankjewel (merci), Straat (la rue), weg (la route). Pour l'anglais, la majorité de la population néerlandaise le maîtrise. de mon côté et de part mes activités professionnelles antérieures, je l'ai pratiqué et perfectionné pour parvenir à un niveau de conversation très usuelle en utilisant un vocabulaire simple. Ce niveau me permet de me sortir de la plupart des situations. J'ai beaucoup regardé les films américains en version originale ce qui m'a permis d'améliorer ma compréhension des dialogues. Je rejoins l'exposition, l'époque concernée est 1886-1888, après un long séjour à Nuenen chez ses parents suivi d'un bref séjour à Anvers, Vincent rejoint son frère Théo à Paris. Ce dernier le présente à plusieurs peintres impressionnistes comme Paul Signac, Georges Seurat et Paul Gauguin. Vincent peint aux bords de la Seine, bien souvent à proximité des ponts comme à Asnières, Gennevilliers, Clichy ainsi que sur l'île de la Jatte. Source Wikimédia - Vincent van Gogh (1853-1890), Bridges Across the Seine at Asnières, 1887, Emil Bührle Collection, on long-term loan at the Kunsthaus Zürich

Source Wikimédia Vincent van Gogh (1853-1890), Bridges Across the Seine at Asnières, 1887, Emil Bührle Collection, on long-term loan at the Kunsthaus Zürich

Ce tableau est celui représenté sur l'affiche de l'exposition. Un autre qui rivalise en beauté est celui du Dallas Museum of Art (DMA), River bank in spring time. Au mois d'octobre 2019, lors de mon séjour avec Caroline à Dallas, chez Pascaline, Jarod et Ethan, nous sommes allés au DMA pour visiter l'exposition Christian Dior ainsi que la collection permanente du musée à laquelle appartient deux tableaux de Vincent. Le premier "Gerbes de blé" est un double carré peint à Auvers-sur-Oise. Je l'ai revu récemment à Amsterdam puis à Paris lors de l'exposition "Van Gogh à Auvers-sur-Oise". Le second River bank in spring time, avec Jarod, pour tenter de voir ces deux tableaux, nous avons entamé des pourparlers avec un membre du personnel pour connaître leur emplacement. "Gerbes de blé" nous l'avons vu, par contre River bank in spring time avait été mis en réserve en raison de l'exposition Christian Dior, il est représenté ci-dessous : Source : Wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - River bank in spring time (juin 1887) - Dallas Museum of Art (DMA)

Source : Wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - River bank in spring time (juin 1887) - Dallas Museum of Art (DMA)

C'est la première fois que je vois ce tableau, il est relativement simple, la végétation domine, sur la Seine en arrière-plan, le vent fouette cette végétation en la mettant en mouvement, il suffit de regarder pour s'apercevoir que c'est bien un Van Gogh, il n'y a pas d'erreur possible, c'est un tableau qui parle !

Après cette exposition temporaire, j'ai revu rapidement la permanente. Je me suis attardé sur les mangeurs de pommes de terre ainsi que sur les portraits de la phase préparatoire de ce même tableau. A partir de la galerie des portraits, j'ai noté cinq choses sur mon petit notebook. La première, c'est le découpage de la vie de Vincent en douze périodes successives. Je pense qu'il me faudrait les apprendre par cœur en vue de mémoriser les principaux jalons de sa vie en associant à chaque période les tableaux qu'il a peints. Source : Wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - Les mangeurs de pommes de terre (avril 1885) - Amsterdam Van Gogh Museum

Source : Wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - Les mangeurs de pommes de terre (avril 1885) - Amsterdam Van Gogh Museum

Voici la liste des périodes :

  • 1853-1869 Zundert
  • 1869-1876 Den Haag, London and Paris
  • 1878-1880 Borinage
  • 1881 Etten
  • 1881 Den Haag
  • 1883 Drenthe
  • 1883-1885 Nuenen
  • 1885 Anvers
  • 1886-1888 Paris
  • 1888 Arles
  • 1889 Saint-Rémy de Provence
  • 1890 Auvers-sur-Oise.

La seconde est le portrait de Vincent par John Russel représenté ci-dessous : Source Wikimédia - John Russel (1853-1930) - Portait de Vincent Van Gogh (1886) - Amsterdam Van Gogh Museum

La troisième est une estampe japonaise : source : Wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - La Courtisane (1887) - Amsterdam Van Gogh Museum

Source : Wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - La Courtisane (1887) - Amsterdam Van Gogh Museum

La quatrième est le Zouave : Source : wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - Le Zouave (juin 1988) - Van Gogh Museum

Source : wikimédia - Vincent Van Gogh (1853-1890) - Le Zouave (juin 1988) - Van Gogh Museum

La cinquième est à propos de la traduction de siège pliant à obtenir auprès du guichet information, le mot anglais est Stool (tabouret).

Mardi 19 décembre 2023

Aujourd’hui, c'est le voyage de retour à Saint-Molf, à l'approche de l'aéroport de Nantes, le pilote nous apprend que les conditions météo ne permettent pas l’atterrissage, il remet les gaz, prend de l'altitude, effectue un virage à gauche et annonce un détournement vers l'aéroport de Bordeaux. Marie est déjà arrivée à l'aéroport de Nantes. Je la préviens et elle retourne à Saint-Molf. Avec un manque de communication notoire auprès des passagers, Air France KLM organise un transport en car entre les deux aéroports. En final, l'arrivée à l'aéroport de Nantes se fera avec sept heures de retard à 00h30. Marie est revenue une seconde fois et nous arrivons à Saint-Molf vers deux heures du matin.

Cet incident ne m'a pas empêché d'écrire à propos de Vincent. Il est un homme en perpétuel mouvement. Le mouvement se justifie par le besoin de découvrir. Pour utiliser le mot favori de Jean de Loisy, Vincent est un regardeur. Il regarde en permanence et essaie de découvrir les particularités de tout ce qu'il observe. Le mouvement est un élément essentiel de son œuvre. j'ai depuis longtemps réfléchi à un mot qui pourrait le qualifier : voyageur, baroudeur, globe-trotter, routard, bourlingueur. Aucun mot ne me convient vraiment. Je me souviens d'une époque où je voyageais beaucoup pour mon travail. J'avais institué, me concernant, le terme à charnière de sédentaire-itinérant. J'ai souvenir de mon beau-frère Christian qui se bidonnait quand je l'utilisais. Tout bien réfléchi, je pense que pour Vincent, ce terme lui convient bien. Il faut l’interpréter selon une séquence : sédentaire puis itinérant ou l'inverse. Itinérant, car il est en recherche permanente du lieu adapté. Sédentaire, car ayant trouver le lieu, il souhaite s'y fixer pour une période indéterminée. Partout où il est, comme un radar, son regard analyse et emmagasine toutes les données qui semblent lui convenir. Contrairement à son ami Paul Gauguin qui puise son inspiration dans sa tête tandis que lui a besoin de ces données d'observation.

Liens utiles :

Fichier de voyage (ods)

Fichier de voyage (pdf)

Train

Air France KLM

Bus à Assen ligne N°1

Sur les pas de Vincent Van Gogh dans la Drenthe

La tourbe

Assen (article Wikipédia)

Drents Museum - Travelling with Vincent

La maison Van Gogh de Drenthe située à Nieuw-Amsterdam/Veenoord

En vélo avec Vincent

Airbnb