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Croisière masculine

À la suite de ma rencontre avec Christian Lerouzic à la polyclinique de St Nazaire, sur ses conseils, j’ai adhéré au CNSN et souscrit à la licence de la FFV. Dans la foulée, je me suis inscrit à une croisière programmée du 01 au 08 juillet 2023. Elle démarre de Douarnenez Tréboul et est à destination de Roscoff. Le bateau est un Dufour 360 GL, nommé Cirrus. Le port d'attache du Cirrus est La Turballe. Nous sommes six hommes à bord : Alain, notre chef de bord, Jean-Luc Dufour (barbu), Jean-Luc Leneveu, Philippe, Patrice et Régis. Sous la forme d’un wiki présenté comme un journal, je détaille ci-dessous les faits marquant de cette croisière.

Carte

Carte établie par Régis leruste à partir de google map

Samedi 01 juillet 2023 – Covoiturage à destination de Douarnenez

Alain et Patrice sont déjà à bord du bateau puisqu’ils participaient à la croisière de la semaine précédente. Un système efficace de covoiturage est organisé. C’est Philippe qui passe me chercher chez moi à St Molf et nous rejoignons le port d’Arzal où nous rencontrons les deux Jean-Luc, dits les nantais. C’est vers midi que nous arrivons sur le port de Douarnenez. L’avitaillement est assuré par les deux Jean-Luc. Nous mangeons dans un restaurant du port où nous rencontrons l’autre équipage : Alain, Gaëtan, Anne, Marie et Patrice. Gaëtan nous raconte comment il a procédé pour réparer le conduit d’eau de mer qui permet d’alimenter le WC du bord à l’aide d’une pompe manuelle. Équipé en plongeur sous-marin, muni d’un furet, il réussit à déboucher la canalisation. Pas évident mais concluant, Bravo à lui ! L’après-midi est consacrée à la préparation du bateau. J’aide Jean-Luc Leneveu à répartir les denrées alimentaires entre le réfrigérateur, les équipets et les coffres. Pendant ce temps, le reste de l’équipage est affairé à la réparation de l’enrouleur de génois. Le génois est ensuite hissé puis enroulé. La réparation est satisfaisante.

Réparation de l'enrouleur

Réparation de l'enrouleur de génois - De gauche à droite : Philippe, Jean-Luc Dufour, Patrice - Crédit photo : Régis Leruste

Dimanche 02 juillet 2023 – Navigation de Douarnenez à Camaret

La première étape est la sortie de la baie de Douarnenez. Je prends la barre par deux fois. Cela me rassure et confirme mes capacités de navigation. Il s’agit de tirer des bords au près du vent. La progression est lente, on finit par remettre le moteur pour sortir de la baie. Jean-Luc Dufour a amené une ligne pour pécher. Il la jette à la traîne. La vitesse du moteur est réduite. La ligne est remontée par trois fois. Six beaux maquereaux sont détachés des hameçons. Nous passons le cap de la Chèvre pour ensuite arriver aux Tas-de-pois. C’est un site touristique magnifique et incontournable. Par contre, la navigation entre les cailloux est dangereuse. Alain envisage un premier trajet. Manque de chance un grain s’annonce ! Il en décide un autre moins risqué. Je fais des photos, Jean-Luc Dufour une vidéo. Mes photos sont ratées, je ne les garderai pas.

Tas-de-pois

Les tas-de-pois - Source : Wikimedia commons

Ensuite, nous arrivons à Camaret, la tour Vauban est remarquable, le port est accueillant (bassin Vauban). Après la manœuvre d’accostage au ponton, la voile Solent est rangée dans son sac puis dans le coffre de la cabine avant. Pour le dîner, nous dégustons les maquereaux cuisinés par Philippe. Jean-Luc Leneveu, nous raconte qu’arrivé à l’age de la retraite, il a entrepris une reconversion au métier de psychanalyste. La série télévisée En thérapie décrit avec beaucoup de subtilité cette activité. Son parcours atypique retient toute mon attention. Alain et Philippe animent la soirée en chantant des chansons, en particulier de Jacques Brel, Sur le port d’Amsterdam.

Tour Vauban

Tour Vauban - Source : Wikimedia commons

Lundi 03 juillet 2023 – Navigation de Camaret à l’île de Sein

Entre 6h et 6h45, l’un après l’autre les membres de l’équipage se lèvent. Avant le petit déjeuner, je vais prendre une douche et je fais quelques exercices de gymnastique. Le temps est beau. Comme hier, nous tirons des bords au près du vent et la fin du trajet s’effectue au moteur. Le bateau est mis au mouillage à l’aide de son ancre. Le fait marquant de la journée est la préparation de l’annexe. Elle n’est pas simple, car elle se trouve au fond du coffre que l’équipage connaît bien puisqu’il s’agit de celui où se trouvent les pare-battages nécessaires quotidiennement pour accoster aux pontons des ports. La première phase est donc le vidage du coffre jusqu’à accéder à l’annexe. Ensuite, en raison de son volume et de son poids, elle va être hissée à l’aide d’une drisse, puis positionnée sur l’avant du bateau pour effectuer son gonflage. La plage arrière du bateau, équipée de son échelle, est positionnée. Toujours avec l’aide de la drisse, la phase suivante consiste à la mise à l’eau de cette annexe qui a l’allure d’un petit Zodiac. La dernière phase consiste en l’installation du moteur électrique composé de 3 parties : le moteur lui-même, sa batterie et sa barre de direction. Voilà, la complexité de cette opération explique pourquoi son usage n’a pas été envisagé une seconde fois. Nous débarquons sur une plage de galets. L’annexe est portée et mise en sécurité. Sur l’île, aucune voiture, seulement un transpalette motorisé pour véhiculer les charges. Le soleil inonde l’île, l’agapanthe est la fleur dominante du village de Sein, les jardins sont beaux, les maisons sont simples mais charmantes. Sur le port, nous rejoignons la terrasse du café chez Bruno, il y règne une bonne ambiance, la clientèle est un mélange d’autochtones, d’estivants et de plaisanciers.

Mardi 04 juillet 2023 – Navigation de l’île de Sein à l’île d’Ouessant

Le temps est gris et frais, peu de vent, la navigation se fait principalement au moteur. Plusieurs dauphins croisent notre bateau. Les oiseaux marins sont en quête permanente de leur nourriture. Ils se nourrissent de petits poissons, leur plongée pour les chasser est impressionnante. Nous distinguons des fous-de-Bassan, des goélands, des albatros, des puffins, etc. À notre arrivée aux abords de l’île d’Ouessant, à un endroit nommé Stiff, le bateau est amarré à un corps-mort mise à disposition des plaisanciers.

Ouessant

Ouessant (Stiff) - Crédit photo : Régis leruste

Mercredi 05 juillet 2023 – Navigation de l’île d’Ouessant à l’Aber-Ildut

Je prépare l’apéro, un grain s’annonce, je remballe tout, on ne choisit pas, la nature a tous les droits, l’apéro attendra ! En milieu d’après-midi, nous arrivons au port de plaisance de l’Aber-Ildut. Le manque de places aux pontons, nous invite à une mise à couple en regard de deux autres voiliers. Nos voisins immédiats nous informent d’une réception à leur bord, en début de soirée. Un chemin de terre battue nous conduit au centre du village pour y faire quelques courses d’appoint. Durant l’apéro nous observons un cormoran, perché au sommet d’une balise verte proche de notre bateau. Il se sèche les ailes puis repart en chasse pour assurer sa subsistance. Un peu plus tard, Il revient, digère son repas tout en réitérant son rituel séchage.

Cormoran

Cormoran - Crédit photo : Jean-Luc Dufour

Les paysages sont champêtres et bucoliques, un mélange de campagne et de mer que j’ai depuis toujours apprécié. Demain, le lever est fixé à 5 heures, cette mesure est nécessaire en regard de courants prévisibles.

Jeudi 06 juillet 2023 – Navigation de l’Aber-Ildut à l’Aber-Vrac’h

Après un petit déjeuner sommaire, vers 6 heures, nous quittons le port, le lever de soleil est un très beau spectacle qui nous fait largement oublier notre lit douillet. La journée s’annonce ensoleillée mais peu venteuse. Vers 10 heures, un pâté accompagné d’un verre de vin blanc réconforte l’équipage. Nous sommes à destination de Aber-Vrac’h et nous naviguons sur la mer d’Iroise et allons longer la côte de Porsall tragiquement souillée lors de l’accident en mars 1978 du pétrolier supertanker Amoco Cadiz. Les paysages sont magnifiques, les vaches, les chevaux se succèdent, c’est un merveilleux mélange de mer et de campagne. Je barre le bateau jusqu’à l’arrivée au petit pot de beurre, nom d’une balise situé avant l’entrée dans l’Aber. Au port, nous sommes accueillis par une charmante jeune-femme aux commandes d’un zodiac. Elle nous accompagne au ponton dédié à la distribution des carburants. Les conversations abondent ! En milieu d’après-midi, je profite de temps libre pour aller faire la balade de l’enfer au long de l’Aber. Le chemin de terre battue est une portion du sentier de grande randonnée GR 34, il offre de très beaux paysages et longe des belles maisons majoritairement construites sur des grands terrains. Après deux heures de marche, je n’ai croisé personne, visiblement, l’endroit malgré sa beauté est loin d’être envahi par le tourisme de masse. De retour dans le hameau qui porte le même nom que celui de l’Aber, dans son artère principale, c’est là où se concentrent les touristes aux terrasses des bars, les magasins d’art et de souvenirs et dans les restaurants aux heures des repas. Nous sommes au pays des Abers (Ildut, Benoît et Wrac’h), au pays du père Jaouen. Surnommé « le curé des mers », célèbre pour son investissement auprès de jeunes atteints par la toxicomanie, moins connu pour celui envers les délinquants juvéniles et les convalescents psychiatriques, il a inauguré une méthode inédite de réadaptation par des croisières de longue durée sur des navires à voile où la liberté était l'argument, les jeunes, volontaires, n'étant astreints à aucune obligation. (source Wikipédia). C'est également le pays d'adoption de Jane Birkin qui avait une maison au bord de l'Aber-Benoît. Elle est décédée peu de temps après la fin de notre croisière le 16 juillet 2023.

Jane Birkin

Jane Birkin - Source : Photo scannée à partir du journal Ouest France du 17/07/2023

Vendredi 07 juillet 2023 – Navigation de l’Aber-Vrac’h à Roscoff

C’est le denier jour de navigation, le temps est beau, nous jetons quelques aliments à la mer, les goélands accourent et se bagarrent la nourriture. Avant notre arrivée à Roscoff, un grain s’annonce. L’enceinte du port est laide, le béton a été largement utilisé. Cet inconvénient est compensé par une marina accueillante constituée d’un ensemble piétonnier qui inclut la capitainerie, les sanitaires, des commerces, une galerie d’art, des bars et restaurants qui partagent une très belle terrasse. Par ailleurs, le jardin exotique et botanique semble d’un grand intérêt, du port l’on aperçoit le piton rocheux Roc'h Hievec, haut de 18 mètres, qui en fait partie.

Samedi 08 juillet 2023 – Rangement du bateau et retour à La Turballe

Dès le lever, un remue-ménage se met en place, il est rythmé par le bruit des fermetures éclair des sacs de voyage, Après le petit-déjeuner, nous nous attelons aux rangements et nettoyages, je me concentre sur la cuisine ainsi que sur les équipets et je participe au nettoyage recto-verso des planchers transportés sur le ponton. Alain est hissé en tête de mat pour effectuer la réparation d'un feu de navigation (connectique défectueuse).

Alain

Alain hissé en tête de mat - Crédit photo : Régis Leruste

Dans la foulée, une bonne douche récompense nos travaux. J’en profite ensuite pour faire la connaissance du peintre Barazer. Artiste local, dans sa galerie, il peint et expose ses œuvres. L’endroit est également dédié aux spectacles musicaux. Une de ses œuvres de grand format décore le restaurant où nous mangeons avant de repartir en covoiturage vers La Turballe. Au préalable, le transbordement des bagages a été assuré à l’aide de grandes brouettes mises à la disposition des plaisanciers.