Source : radiofrance.fr - Yves Zurstrassen (né en 1956 à Liège)

Dans le cadre du voyage organisé sur la base de 3 séjours distincts (lire les 2 premiers), voici le troisième au Luxembourg chez Michel. Ce voyage est motivé par la visite de l'exposition du peintre Yves Zurstrassen que j'ai découvert à l'écoute de France Musique le 17 janvier 2023 dans l'émission "La quatre saisons n'est pas qu'une pizza" qui est accessible en podcast en cliquant sur le lien suivant Je suis un peintre abstrait la musique est mon paysage.

Crédit photo : Régis leruste - Yves Zurstrassen (1956 à Liège)

À la suite de l'audition du podcast, je recopie ci-dessous la phrase de Yves Zurstrassen qui a été l'élément déclencheur de ce voyage au Luxembourg :

Un tableau, c'est un voyage, c'est un grand voyage, c'est comme un film. Et ce film est accompagné par la musique, c'est un peu comme surfer sur une vague et la musique est là. C'est le tableau qui se créé.

À Mons, les bus sont en grève, par téléphone, Luisa réussit à me trouver un taxi, c'est une charmante jeune-femme qui me conduit à la gare de Mons. Elle parle de sa famille, de son mari et de ses enfants, la conversation est très agréable. Elle me dépose et je reprends le fil de mon voyage vers le Luxembourg. C'est un petit train qui avance lentement au travers d'une région montagneuse. Le paysage est étonnant, le train serpente le fond d'une vallée. L'itinéraire passe par les gares de Namur, Libramont, Arlon et Luxembourg son terminus. Je ne connais rien du Luxembourg, sinon que ce pays a la réputation d'être le plus riche d'Europe. Par l'intermédiaire de la plateforme Airbnb, j'ai retenu une chambre chez Mounir dans un appartement situé à côté de la gare.

Je suis accueilli chez Michel (Mounir est son pseudo Airbnb). L'appartement situé au troisième étage est très luxueux, décoré et meublé avec beaucoup de goût. La proximité avec la gare pourrait laisser craindre un environnement bruyant. Et-bien non, en ouvrant la fenêtre, nous entendons, en sourdine, les annonces de la gare. Elles sont intelligibles, le son émis parait sortir d'une chaîne HI-FI de haute gamme. Nous ne sommes pas à la gare de Nord, nous sommes à proximité de la gare de Luxembourg, ce n'est pas la même chose. Après mon installation dans la chambre très confortable qui m'est dédiée, j'engage la conversation avec Michel, nous avons des choses en commun, il est comme moi originaire du département du Nord, lui de Maubeuge, moi de Tourcoing, je lui parle de ma jeunesse et des grandes familles que j'ai pu connaître dans cette région. De fil en aiguille, il me dit organiser à Paris chaque année un dîner qui rassemble ses connaissances du Nord. Il m'invite à y participer, le prochain est programmé dans le mois à venir. La tenue de soirée y est fortement recommandée. Je l'en remercie, lui dit que j'y réfléchirai et lui donnerai réponse. Ensuite, Michel accueille un ami, puis nous propose de boire un verre. Installés sur une table roulante élégante, parmi plusieurs carafons remplient de whisky, j'en choisis un de 12 ans d'age, qui m'est servi dans un très beau verre en cristal. La conversation s'engage, Michel et son ami sont homosexuels, tous les deux banquiers, élégants et sympathiques. Ils semblent vivre dans un monde où l'argent, sans dire qu'il tombe du ciel, semble facile. L'ami de Michel est un artiste, en amateur, il chante en soliste dans des œuvres lyriques et d'opéra. Ensuite, Michel nous propose d'aller prendre un verre au Sofitel (Le Grand Ducal Hotel). Tous les trois, nous nous y rendons à pied, prenons l'ascenseur vers l'étage le plus élevé et accédons au bar. Il fait nuit, la vue sur la ville illuminée est à couper le souffle. Il y a beaucoup de monde, la musique diffusée est discrète et de bonne qualité. Ils boivent des cocktails sophistiqués et je me contente d'une bière. Dans la foulée, Michel nous invite dans un restaurant chinois où il a ses habitudes.

Crédit photo : Sofitel Le Grand Ducal Hotel - Bar panoramique de l'hôtel Sofitel

Pour le petit déjeuner Michel, le premier lever, a pris soin de nous acheter des croissants. Quand j'arrive, Michel a déjà pris le sien, je lui succède et son ami apparaît avant la fin du mien. La conversation est disparate, les brumes de la nuit sont encore présentes. Hier, j'ai dédicacé un exemplaire de mon livre "Souvenirs de jeunesse" à l'attention de Michel, il l'a déjà lu en partie et en profite pour me le commenter. En particulier, il souligne mon attachement à l’œuvre de Maria Callas. Après ma douche, je m'apprête à partir pour l'exposition du peintre Yves Zurstrassen, Michel se propose de m'accompagner jusqu'à l'arrêt de bus. Manque de chance, la ligne de bus est la bonne, mais Michel me la fait prendre dans le mauvais sens, c'est un peu compliqué mais je finis par réparer l'erreur et après un long trajet, je trouve enfin la galerie Ceysson & Bénétière.

Crédit photo : Régis Leruste - Yves Zurstrassen né en 1956 à Liège

La galerie Ceysson & Bénétière présente l'inconvénient d'être très excentrée par rapport au centre de Luxembourg ville. Chose inhabituelle, quand j'arrive la galerie est déserte. Je suis accueilli par une jeune-femme qui a le nez rivé sur son ordinateur et qui me donnera aucune explication. La galerie est dimensionnée pour accueillir des tableaux de grands formats, ce qui est une nécessité pour l’œuvre de Yves Zurstrassen. Il est un peintre abstrait pour lequel un accompagnement pour visiter l'exposition m'aurait été nécessaire. Je parcours la galerie en prenant quelques photos. L'endroit manque vraiment de convivialité, l'artiste est-il conscient de ce problème ? C'est cette exposition qui est le motif de ce voyage et ma déception est grande.

Crédit photo : Régis Leruste - Yves Zurstrassen né en 1956 à Liège

De chez Michel, je prends le tramway devant la gare, il est gratuit et flambant neuf. Sa propreté et son excellent éclairage donnent l'impression de s'y tenir comme dans un salon. Je descends quelques arrêts suivants. Par le piétonnier, j'accède au cœur de la ville et en particulier à la place d'Armes et son cercle municipal.

Source : Wikipédia - Cercle municipal de Luxembourg

Une salle d'exposition est dédiée à la rétrospective David Lynch "Les petites histoires intranquilles de David Lynch" qui annonce la projection de ses courts métrages : Six Men Getting Sick (1967), The Alphabet (1968) et The Grandmother (1970). C'est une chance, une séance est en cours à la cinémathèque située sur la place du Théâtre non loin de là. Dans la foulée, je rejoins la salle et regarde les 3 films. À la sortie, j'admire la salle et ses abords. Le style est celui des années 1940-1950, avec de très belles affiches de cinéma de cette époque, sur lesquelles apparaissent : Louis Jouvet, Michel Simon, Raimu, etc. l'endroit imprègne en moi une image indélébile, le souvenir des salles que j'ai fréquentées pendant ma jeunesse, le souvenir des belles choses et d'une belle époque. Dans ce cinéma tout est beau et luxueux, jusque dans les toilettes entièrement tapissées de marbre. Les importants moyens financiers du Luxembourg se recensent fortement. Toutefois, dans ce pays, les choses sont élégantes raffinées mais jamais ostentatoires.

Hier, j'ai commencé la lecture du livre "Mein kampf" écrit par Adolf Hitler que Michel m'a prêté. Il est très intéressant et j'ai envie de l'acheter.

Voila, ce fut un séjour éclair, l'objectif initial n'a pas été atteint, par contre, ce fut l'occasion d'un bref aperçu sur une ville singulière et d'un grand intérêt.

Treize mois plus tard, je rencontre lors d'une cure ayurvédique à Divali, Marcel et Éva, couple très sympathique, qui habitent Luxembourg Ville.